Une Maison dans la Prison

Elles représentent un espace de liberté au sein de la prison, une bulle d’intimité destinée à préserver les liens affectifs. Créées en 2003, les UVF (unités de visites familiales) permettent aux détenus de recevoir leurs proches dans des espaces aménagés en appartement. Sur 190 établissements pénitentiaires, seuls sept jouissent de ce dispositif, réservé aux condamnés définitifs ne bénéficiant d’aucun aménagement de peine. Pour donner à voir, de l’intérieur, le fonctionnement de ces unités, Olivier Lerner s’est attaché aux retrouvailles de François, détenu à la centrale d’Avignon, avec sa femme et ses enfants, ainsi qu’é celles de Véronique, incarcérée à Rennes, avec sa fille et ses petits-enfants. Le film, brut de décoffrage, ne livre rien du parcours des uns et des autres. Il dévoile l’intimité familiale dans ses aspects les plus quotidiens, les plus triviaux, captant, à la volée, des bribes de témoignages, quelques paîroles intimes, décontextualisées. Repas pris ensemble, jeux avec les enfants… ces séquences croisées traduisent une situation paradoxale, à la fois bienfaisante et déroutante, où les proches recréent, quelques heures, un semblant de normalité dans un univers clos. Très classique dans sa forme, ce reportage vaut avant tout par son sujet, rarement abordé. Il présente le mérite de mettre en valeur une initiative positive, nécessaire à la bonne santé psychologique des détenus. Il exprime surtout les sentiments de ces hommes et ces femmes pour qui ces plages de liéberté représentent des moments de à réalité é, au milieu d’un quotidien jugé à irréel é. Héléne Marzolf Télérama