Un homme à la mer

Quand on laisse son esprit divaguer face à la mer, nous en arrivons toujours à un mélange de peur et de fascination. Entre les deux notre coeur balance. C’est vrai : la mer est belle ! Pas de vacances sans elle. Et pourtant… « Un homme à la mer ». Nous savons tous ce que cela veut dire. Cette menace fait partie du quotidien de ceux qui vont sur l’eau pour travailler. Elle l’est aussi pour celui qui va se promener sur la plage. Que se passe-t-il alors quand l’incident arrive ? Est-il possible d’aller chercher des réponses essentielles à travers ces moments uniques où l’on a fait, pour quelques instants, un pas de trop vers l’eau salée ? Dans ce film, Sylvain Bouttet nous rappelle que la mer est terrible. Il le fait sans images chocs, sans propos de psychanalyste, sans événements « incroyables » mais à travers des témoignages forts et des récits d’anonymes. Qu’il soit pêcheur, plaisancier ou simple promeneur, chacun nous raconte humblement une expérience où la mort les a frélés de manière totalement imprévue. Soudain, tout bascule : l’imprévu, le pépin, la tuile. Les témoins ne s’en sortent jamais indemne. Ils ont vécu une expérience unique et, grâce ou à cause de ce moment, ils accédent à une réflexion sur eux-mêmes qu’il nous arrive rarement de faire. Porté par de très belles images « Un homme à la mer » joue sur la juxtaposition et le croisement de ces récits de rescapés avec de purs instants de contemplation de cette mer qui nous attire tous. à partir de ces histoires intimes et de ces expériences limites quoique souvent banales au départ, il apparaît que ce qui nous lie à la mer, sans qu’on le sache toujours, est universel.