La visita

Extérieur nuit, la route, le bus, le froid… Arrivée à Sierra Chica dans la province de Buenos Aires. Des dizaines de femmes, flanquées de leur progéniture, croulant sous le poids des sacs, débarquent de toutes parts et se pressent devant les grilles délabrées du centre pénitentiaire.

On invective les gardiens, des enfants pleurent, les chiens aboient. Il est 6 heures du matin. De l’autre côté de la route, au Lito Bus, on se pose, on se remaquille, on achète la mortadelle et autre salami que l’on partagera avec son amoureux.

Urgence des « heures de pointe » dans le stress de « la visite ». Sentiment d’abandon et de relégation du lieu en plein soleil de midi. Chez Bibi, on se retrouve pour la nuit, on se réchauffe, on se confie. Souffrance, désenchantement, mais une fidélité sans faille à son homme. Et toujours l’espoir entretenu par une certaine idée de l’amour…

Alors qu’on ne pénètre jamais à l’intérieur de la prison, Jorge Leandro Colás réussit à travers trois lieux à transmettre la violence qui y règne mais aussi le dévouement et la capacité de résilience des proches.

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Catherine Debroise

Membre du groupe de travail d’Images de Justice