Téodora Pêcheresse

Comment vivre l’amour dans l’absence du corps de l’être aimé ? Roumanie, pays latin et orthodoxe qui appelle ses religieuses « les petites mères ». Au monastére de Varatec, elles sont 450 à vivre en communauté ou dans le village monacal. Tout de noir vétues, elles ont fait le choix de bannir leurs corps pour atteindre le visage angélique. Mais tout corps vivant est charnel et sensuel, fut-il dénié, couvert de noir, caché aux regards des autres ainsi qu’é sa propre perception. Teodora a 26 ans, elle est venue au monastére à 15 ans. Teodora est belle et gracieuse. Teodora porte ses vétements noirs, réches et sans formes, comme si elle était une princesse du Moyen âge. Teodora travaille, Teodora joue dans la neige, Teodora rit aux éclats… Mais surtout Teodora prépare l’événement le plus important de sa vie : son mariage avec son amoureux sans corps. « Seigneur, mon Dieu, / Toi, que je suis en train de quérir au petit matin ! / assoiffée de Toi… mon éme ! / endolorie de Toi… mon Corps ! » « Dans mon film, je veux filmer le corps de mes petites mères comme des corps ardents, vibrants, pulsants de vie, pour mieux approcher leur éme. C’est un film sur les corps et sur l’amour. » (Anca Hirte)