Tentative d’épuisement d’un lieu parisien

En octobre 1974 Georges Perec s’est installé pendant trois jours consécutifs place Saint-Sulpice à Paris. Il a noté ce qu’il voyait dans un petit recueil de 50 pages : les événements ordinaires de la rue, des passages de gens, véhicules, animaux, nuages et le passage du temps.
Le film reprend la même démarche en montrant la place Saint-Sulpice aujourd’hui, avec le texte de Georges Perec accompagnant les images, dit en voix-off par un comédien. Le spectateur semble assister à une description et une réflexion sur l’espace, comme si le film était le compte-rendu d’un ethnologue observant le lieu aujourd’hui.
Mais petit à petit il comprend que cette voix est d’un autre temps. Le jeu des concordances et des décalages entre le texte et l’image produit alors une nouvelle méditation et même un imaginaire : quelque chose du passé surgit, comme par intermittence, les passants sont comme des « revenants », des fantémes. Les disparitions, les absences se font sentir.