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    Eux et moi, 2001, 63 min
    Depuis quelques années, un ethnologue retourne régulièrement dans un petit village de Nouvelle-Guinée. Il parle la langue de ces gens qui se proménent nus avec leur arc, qui vivent en disputant à coups de hache des jardins à la forét et qui ont la tète prés du bonnet comme des paysans de chez nous. Il les connaît bien mais une certaine géne subsiste entre eux. Ils semblent n’être intéressés que par sa brosse à dents, ils le prennent trop souvent pour un tiroir-caisse. Il finit par comprendre en filmant les rapports d’argent et de négociation qu’il a avec eux, que tout cela, qu’il ne voulait pas voir et dont il avait honte, est en fait ce qui les a liés à lui. Il aura fallu faire le détour par l’impureté et l’intérét pour arriver à s’entendre. On découvre des gens qui ne sont pas plus sauvages que nos voisins de palier. On finit par oublier qu’ils vivent si loin. On regarde avec un sourire en coin l’ethnologue et ces gens qui ne l’ont pas sifflé, mettre les mains dans le cambouis d’une amitié difficile à construire.

    Le ciel dans un jardin, 2003, 62 min
    Récit, par une voie intérieure, du dernier voyage dans un pays lointain (une petite vallée des montagnes de Nouvelle-Guinée) où le narrateur (un ethnologue) se rendait régulièrement depuis longtemps et où les circonstances l’empêchent malgré lui de revenir. Un récit nostalgique sur la poésie des petites choses, à l’opposé du film ethnographique et du reportage exotique.

    Un été silencieux, 2005, 52 min
    Nous sommes dans une yourte, nous marchons avec un troupeau, nous passons l’été en montagne. Tout autour : des bergers kirghizes, leurs chevaux, leurs moutons. La caméra devient le regard de quelqu’un, de celui qui est derrière. Il vit avec ces gens, mais il ne connaît pas leur langue, et ne les connaît d’ailleurs pas du tout. Il est lé et c’est un étranger. La famille qu’il suit pendant quelques mois pendant la transhumance en altitude se met à faire partie de son monde, il fait partie peu à peu du sien. Puis tombent les premières neiges, il faut retourner au village, se séparer, quitter l’insouciance des alpages, redescendre.

    Le monde extérieur, 2007, 30 min
    « Le Monde extérieur » poursuit la réflexion cinématographique sur le regard commencé avec « Eux et Moi », « Le Ciel dans un jardin » puis « Redescendre en Nouvelle-Guinée », où l’observateur est un étranger. « Le Monde extérieur » ne se passe pas au loin. Il n’est pas la suite des films précédents. Mais il reprend leur point de vue subjectif et le méne à son terme en l’appliquant plus prés : chez soi. L’homme à la caméra revient chez lui, dans sa ville. Il la connaît trop bien et depuis trop longtemps. Mais il est revenu et il lui faut être lé à nouveau : d’une manière neuve. Le regard ethnographique qu’il a rapporté dans ses bagages demande que l’on mette à présent les choses à distance, que l’on s’étonne. Il faut jouer les naîfs, être curieux de manière téméraire et puérile. Peut-être même faut-il inventer des mythes interprétatifs, comme ceux que l’ethnologue fabrique parfois sur le terrain, sans y prendre garde, par excés de finesse et désir de comprendre. Il s’agit de retrouver du merveilleux et de l’inquiétant dans les choses sues, inventer une ville qui n’existe pas mais qui explique et illumine celle que l’on a sous les yeux tous les jours, en un mot : devenir étranger, c’est-é-dire regarder et écouter.

    Nuages apportant la nuit, 2007, 30 min
    Nous nous trouvons en Nouvelle-Guinée au milieu d’un peuple maussade pourchassé par la pluie, de brumes perpétuelles et de forét poussant plus vite que les hommes. Ce n’est pas un récit de voyage objectif, complet et chronologique, mettant en scène l’ethnologue et son apprivoisement malaisé, mais le récit des souvenirs et des impressions rêveuses ou drélatiques d’un voyageur en quête d’intimité dans un monde qui ne lui appartient pas. C’est un récit de voyage intérieur, labyrinthique mais éclairé par la blanche lumière des brumes. Ce ne sont pas des actes mais des sentiments, non des faits mais des images. Ce film est la continuation d’un projet cinématographique de Stéphane Breton commencé dans les hautes terres de Nouvelle-Guinée avec Eux et moi (2001) et Le ciel dans un jardin (2003). Mais, cette fois, le film n’est pas fait d’images en mouvement. La vie qui l’anime vient du rapport poétique entre une narration entétante et intimiste, au ton lyrique, et des images fixes tirées des photographies en noir et blanc prises au cours de plusieurs années passées en Nouvelle-Guinée. C’est du rapport entre une image morte et un récit vivant que naît le mouvement de la rêverie.

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