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    Le Chant du styréne (Alain Resnais) – 13mn – 1958
    C’est un film de commande que Resnais réalisa pour le groupe pétro-chimique de Péchiney et qui montre tous les mystères techniques de la fabrication du plastique et de ses succédanés… On ne donnerait pas au plastique un quelconque attrait romantique. C’est le contraste sur lequel joue Raymond Queneau, parodiant, maltraitant le poème romantique, composant pour ce documentaire un commentaire en rime. La tonalité est délibérément humoristique. La photographie est, elle, à l’image du plastique, couleurs vives, artificielles. Le film fait une plongée dans l’univers froid de la mécanique et du contre nature. On ne sait si ce film insolite fut bien conforme au cahier des charges du commanditaire, ni s’il fut accueilli avec enthousiasme. Il demeure connu pour son double sens. Ode cinématographique somptueusement filmée de telle manière à faire ressortir cette fameuse « beauté industrielle » si souvent nommée par la poésie moderne et que le père Queneau retraduit en didactiques et volontairement grandiloquents alexandrins pompiers… Commentaire de Raymond Queneau, dit par Pierre Dux.

    La sixième face du Pentagone (Chris Mraker) – 27mn – 1967
    é Washington, le 21 octobre 1967, une marche d’opposition à la guerre au Vietnam prend la direction du Pentagone. Des images enregistrées, Chris Marker va tirer un film qui interroge le melting-pot américain et l’engagement politique de la jeunesse.

    L’amour existe (Maurice Pialat) – 22mn – 1961
    Ce documentaire à la première personne dresse un réquisitoire contre diverses formes aliénantes de l’habitat, qu’il s’agisse des grands ensembles, des bidonvilles ou des pavillons de banlieue. Les images du début du film font songer à un titre célèbre de Riesman : « La Foule solitaire ». On partage « l’enfer » des navetteurs, contraints à d’épuisants trajets quotidiens. à la manière des documentaires de l’époque, le commentaire charge l’image de la philosophie et des réflexions personnelles de l’auteur qui s’en prend à l’ennui, à la mesquinerie des destins individuels, aux ségrégations de la politique de logement, à l’aliénation de la publicité, aux consternantes carences des infrastructures culturelles. Quelques phrases, qui résonnent comme de véritables sentences, ont paradoxalement pour effet d’affaiblir quelque peu l’image en la faisant passer au second plan : « L’ennui est le principal agent d’érosion des paysages pauvres », « Le paysage étant également ingrat, on va jusqu’à supprimer les fenôtres (des HLM), puisqu’il n’y a rien à voir », « Le paysage a ses heures de marée basse », « La vieillesse comme récompense : ils ont payé pour être vieux, c’est le seul âge où on leur foute la paix, mais quelle paix ! »

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