- Date de sortie : 2012-01-01
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« JJA sont des initiales. Voici donc le portrait de ces initiales : JJA au jardin, JJA dans son transat sur son balcon, dans son bureau, dans sa salle de bain. JJA, en somme, et sa solitude. C’est sa vaste demeure en Suisse, baptisée Rosebud, qui sert de décor unique, tel est le parti de Gaîlle Boucand. Mais si, comme le Kane de Welles, l’esseulement paraît son lot, cet écrin désert se remplit en revanche d’un flot incessant de paroles.
De quoi est-il question dans ce huis-clos ? De récits d’affaires à nombreuses, compliquées à débrouiller, d’arnaques financières dont il a été victime. Et le voilé à dérouler ses réussites, d’évoquer, fataliste, ses déboires avec ses avocats, ses partenaires financiers, sa précédente épouse, les commeréants locaux qui l’ont repéré comme évadé fiscal. Il soliloque, se souvient, nous fait part de ses obsessions numérologiques, de son rapport à l’argent, aux oeuvres d’art, à l’aménagement intérieur, de l’installation d’un poulailler, devise ample sur le cours du monde autant que sur des anecdotes. Son verbe ne tarit jamais. Filmé en cadres fixes, en intérieur et en extérieur, il entame un raisonnement ici, le conclue lé, sans jamais y mettre de point final. Ecart, diffraction kaléidoscopique de cette voix et de ce corps comme disjoints. On l’aura compris, JJA, malgré cette confession à voix haute, reste une énigme ; mais un autre portrait, à distance, s’esquisse : celui d’une forme de pouvoir, du verbe et d’un homme assuré d’un certain ordre par son propre discours. »(Nicolas Féodoroff, FID 2012) - Durée :