Cargo

« Dans certaines îles grecques, on raconte que les émes des marins morts reviennent parfois hanter les cargos qui parcourent les mers du globe… » Ceci est l’histoire de l’un de ces navires. Du Havre à Shanghai, vingt hommes livrés à eux-mêmes à bord d’un porte container de la taille du Titanic. Ici, séquences de directs, scènes contemplatives, musiques et battements de coeur s’entremêlent et tentent, au cours de cette traversée, de mythologiser un univers claustrophobique. La narration est prise en charge par une figure « absente », le radio du bord (profession de la marine marchande aujourd’hui disparue) qui nous monologue ses angoisses, ses démons, ses obsessions, au cours de ce voyage intérieur, entouré par les grands espaces et l’océan. « Pendant des années, j’ai fait le pire quart. De douze à quatre. Pas moyen de changer. J’ai perdu le plaisir du sommeil. De se rêveiller et de se rendormir pour un moment… »