Vrai de vrai : de « vrais » films de cinéma

Entretien avec Julien POSNIC, chargé de programmation du festival.

En fin de semaine, a lieu au ciné TNB le festival Vrai de vrai qui propose une série de 7 « vrais » films de cinéma…documentaire.

Vrai de vrai- Les étoiles de la SCAM

Auparavant, ce festival s’appelait Les étoiles de la SCAM. La SCAM c’est la Société Civile des Auteur.es Multimedia dont le but est de redistribuer les droits d’auteur.es mais aussi de défendre les auteur.es. Elle est composée de toutes les personnes qui déposent en tant qu’auteur.e un film documentaire ou un reportage. Il y a aussi une part pour le dessin et la presse. C’est donc un tissu professionnel.

Au départ, c’est un festival national qui met en avant les 30 meilleurs films enregistrés à la SCAM l’année précédente. Il y a eu une envie de faire exister ce festival en région d’où cette déclinaison rennaise soutenue par Comptoir du doc. Il s’agit de défendre les films, les montrer mais aussi de parler de la réalité du métier de documentariste.

Derniers jours à Shibati

Choix des films

Au départ, il y a 30 films choisis par la SCAM qui ont obtenu l’étoile. Pour ma part, j’en fais une petite sélection que je présente au groupe de programmation Vrai de vrai composé d’adhérent·es de Comptoir. On s’est retrouvé d’octobre à décembre pour retenir 7 films. Ce sont ces films qui seront présentés tout au long du week-end.

L’édition 2025

C’est étonnant. J’ai l’impression que c’est la continuité du festival Ré-elles. On est aussi sur des questions du droit des femmes, des minorités sexuelles. Il y a cette part de mouvement collectif dans des films comme Transfariana, Toute une nuit sans savoir (une critique est déjà parue dans les Notes), Mauvaises filles, Chronique d’une révolution féministe. Ce sont des films qui montrent comment lutter ensemble pour défendre ses droits. Même chose pour Derniers jours à Shibati. Dans Samuel et la lumière, on est à l’intérieur d’une famille, on voit les changements qui s’opèrent au sein d’une société. Il y a juste Journal d’une solitude sexuelle, où là on est sur un récit très personnel mais cela déborde rapidement pour devenir collectif.

Samuel et la lumière

D’autres propositions

Depuis quelques années, on cherchait une spécificité à ce festival d’où un travail sur la question du professionnel et de la formation mais aussi questionner la fabrication des films, que ce soit sur le plan technique mais aussi matériel. Les auteur.es sont assez isolé.es, seul.es par rapport à leur travail. On essaie de trouver un moment pour faire collectif dans ce festival. Sur les 3 journées, au TNB, à chaque fois, on a 2 séances de projection et une table ronde, une discussion ouverte à tout le monde. Elles sont particulièrement destinées à celles.ceux qui veulent de saisir de la caméra ou d’un enregistreur pour créer des récits.

Le vendredi, on a les Murmures des belles entravées. C’est un film qui a été réalisé par un groupe de détenues au centre pénitentiaire des femmes de Rennes avec Natalia Gomez, qui est aussi la chargée de programmation de Ré-elles. C’est la première du film, en tout cas, la première hors-les murs. On a ensuite une discussion sur l’action culturelle en milieu carcéral pour laquelle la situation devient compliquée. Cette approche est remise en question aujourd’hui. Il est donc intéressant d’en débattre.
Le musicien peut plus facilement répéter et jouer avec d’autres. Pour le cinéma, c’est plus compliqué avec la caméra. Donc le samedi, c’est faire un peu l’état des lieux de ce qui se passe au local, de repérer les endroits où il y a possibilité de s’entraider entre professionnel.les, entre gens intéressés par la fabrication des films.

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