Evénement REVERS : Carte blanche à Avi MOGRABI

Un événement pour le prochain week-end REVERS : la venue du cinéaste israélien défenseur de la cause Palestinienne : Avi MOGRABI.

Les notes de Comptoir lui consacreront 2 autres articles : un entretien exclusif et une réflexion sur l’acte de parole dans ses films.

Pour un seul de mes deux yeux

Voici d’ores et déjà le programme :

Jeudi 3 avril

Bâtiment A Modeler (ex Antipode) 20h

En partenariat avec L’association France-Palestine

Dans un jardin, je suis entré

d’Avi MOGRABI  2012 -1h40

Avi Mograbi est israélien. Sa famille originaire d’Italie a vécu à Damas et Beyrouth dans les années 20. Ali Al-Azhari est arabe israélien. Ce dernier a grandi comme un réfugié dans son propre pays. Ali donne des cours d’arabe à Avi depuis plusieurs années. Leur amitié a traversé plusieurs décennies, dans un pays où les liens entre juifs et arabes sont difficiles et complexes.

Le film commence avec le rêve d’Avi : une rencontre entre le documentariste et son grand-père Ibrahim, devant leur maison de Damas. Alors qu’Ibrahim souhaite quitter Damas pour Tel-Aviv, Avi décide de rester pour garder la maison. Avi propose à Ali, suite à ce rêve et à des clichés en noir et blanc retrouvés dans un album de famille, de réaliser ensemble un documentaire sur leur famille respective. La langue choisie pour cette aventure est l’arabe, une des 2 langues officielles de l’Etat d’Israël. Les deux amis essaient grâce à cette coopération, de retrouver un paradis perdu (fantasmé) où les deux communautés vivaient en harmonie.

Vendredi 4 avril

Cinéma ARVOR 18h

Ghost hunting

de Raed ANTONI 2017 – 1h34

En 2016, dans son film Entre les frontières, Avi Mograbi filmait dans un réfectoire désaffecté, un atelier théâtre où des migrants (re)jouaient des scènes de leur vécu de réfugiés dans un état indifférent à leur sort. Une année plus tard, avec un dispositif similaire, dans Ghost hunting, Raed ANTONI reconstitue dans un entrepôt vide le principal centre d’interrogatoire d’Israël, Al-Moscobiya où il a été lui-même incarcéré. Il recrute ensuite les ouvriers (ex-détenus) pour jouer dans un film qui montre les interrogatoires, les sévices et les privations que subissent les prisonniers.

Le documentaire montre la mise en place de ce dispositif, la préparation psychologique des acteurs non-professionnels mais aussi le cheminement de chacun, cinéaste et acteurs. L’incarnation très physique des rôles ne peut que provoquer l’émotion et ébranler les convictions de chaque protagoniste ainsi que celle du regardeur.

Parfois, lorsque la recréation semble trop délicate, des scènes d’animation très réalistes complètent le dispositif.

Cinéma ARVOR 20h15

Pour un seul de mes deux yeux

d’Avi MOGRABI 2005 – 1h40

L’Histoire du peuple juif est un élément constitutif de la personnalité des Israéliens. Les cours d’histoire (et citoyenneté) et la visite de sites historiques, le tout assorti de commentaires très orientés inculquent aux jeunes israéliens une culture dominatrice. Aux images sur la présentation des mythes de Samson et des irréductibles de Massada, Avi Mograbi oppose la réalité du quotidien des Palestiniens dans les territoires occupés.

Avec sa caméra, considérée comme gênante et illégale par les soldats, il montre les tracasseries d’un agriculteur, d’une ambulance ou encore d’enfants sur le chemin de l’école. Le cinéaste cherche ainsi à illustrer l’absurdité des décisions de l’administration israélienne, décisions justifiées par la politique d’occupation qu’Avi Mograbi explicitera dans son dernier film Les 54 premières années. Cette attitude colonisatrice laisse des traces comme le montre l’entretien téléphonique avec un ami palestinien, Shredi Jabarim, excédé par l’attitude esclavagiste des colons juifs.

Samedi 5 avril

Cinéma ARVOR 14h

Master class

par Avi MOGRABI

Comment s’est construit ce personnage qui permet au cinéaste de prendre ainsi parfois le chemin détourné de la comédie documentaire pour mieux interroger son pays, Israël. ?

Cinéma ARVOR 18h

Les 54 premières années, Manuel abrégé d’occupation militaire

d’Avi MOGRABI 2021 – 1h50

Le film se présente comme un manuel abrégé d’occupation militaire, dévoilant les mécanismes de l’occupation israélienne des territoires palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, occupation qui se poursuit et s’étend depuis 1967. 

Avi Mograbi  face caméra, incarne un expert en occupation militaire qui nous explique les rouages de l’institutionnalisation du colonialisme. À travers cette forme didactique et satirique, le film révèle les méthodes et stratégies employées pour s’approprier des territoires et exercer un contrôle sur les populations tant au niveau individuel que collectif. S’entrecroisent, des interventions du réalisateur-expert, des témoignages directs de soldats réservistes ayant servi dans les territoires occupés et des images d’archives. Le film retrace chronologiquement les 54 premières années de l’occupation militaire israélienne qui se poursuit encore. 

Par ce procédé de « mode d’emploi » détourné, Mograbi parvient à mettre en lumière le processus et la mécanique systémique de l’occupation militaire.

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