Ebauche d’un portrait : Daniel DE FELICE

A l’occasion de sa carte blanche, l’équipe des Notes de Comptoir a esquissé un portrait de l’autrice.

« Pour moi, le texte arrive en premier, en même temps que le dessin. Je travaille à la manière d’un documentaire radiophonique, que je viens enrichir d’images »

Tout commence par une prise de son.

L’immédiateté du son.

L’intonation de Daniela de Felice n’a pour autre architecture qu’une simple bulle de sobriété, offerte en lecture, puis en peinture.

Et c’est ainsi, que toi, Daniela, tu invites le spectateur à entrer dans ton atelier pictural, dans lequel tu sculptes le son et ton intonation. Ils deviennent alors « vecteurs » de la narration intime de tes souvenirs.

Toi, Daniela, il ne te faut que trente à quarante centimètres pour projeter ta voix et accueillir, avec pudeur, dans ta bulle, l’imaginaire du spectateur.

Dessin de Daniela DE FELICE

« Je me souviens de la rencontre avec les mots de l’engagement (…)

Ils me plaisent ces mots performatifs, qui allaient provoquer des choses, ces idéaux qui allaient se répandre dans la cité. »

Un instant figé dans le passé.

Une émotion figée dans l’autoritarisme

de ton grand-père.

Et dans le silence de ta mère.

Chaque mot, chaque phrase, chaque trait d’aquarelle, confère à ton geste documentaire, la puissance de la matière. Celle du VIVANT. Tu te saisis de cette matière littéraire, filmique, picturale et photographique, pour naviguer sur le fleuve.

De tes souvenirs.

De ta jeunesse.

De tes révoltes.

Conscience politique et Emoi amoureux cohabitent dans le même espace diégétique. C’est la trajectoire d’émancipation que tu t’aies choisie. Celle qui te maintient vivante. En mouvement. Dans la fixité du conditionnement qu’on essaie de t’imposer.

« Filmer devient une forme d’émancipation. Ce qui est pris, dérobé, rassemblé, échappe enfin à la peur. C’est peut-être ça la délivrance : dire que l’intime n’est pas muet, que l’histoire enfouie, même douloureuse, peut être remontée à la surface. »

Ardenza de Daniel DE FELICE

« Tout s’est mêlé. Le temps a passé et a brouillé le schéma »

Militantisme

Fascisme

Autoritarisme

Histoire d’amour

Emancipation

Politique

Engagement

La manière dont tu fabriques « la trajectoire intime » de tes films fait de tes personnages l’emblématique surface de projection, sur laquelle vient se dessiner la trajectoire de l’universel.

Alors, la rencontre avec le spectateur peut avoir lieu. Tout en observant le tableau de tes souvenirs, il peut entrer en résonance avec sa propre trajectoire.

Sources

Films de Daniela DE FELICE : Casa, libro nero, G rêve général e, Ardenza, Mille fois recommencer.

Texte et entretien : Les Notes de Comptoir : Hélène NOEL, Anna BICHON, Evan MONTEMBAULT, Adrien DUTERTRE, Jean-Luc LEBRETON

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