Comptoir du Doc a été créé avec l’envie commune de partager le cinéma documentaire au plus grand nombre, de se réunir, de débattre, d’ouvrir les regards sur le monde.
Le documentaire est une arme d’expression sans égal. Il donne la parole à tout le monde, et particulièrement à celles et ceux qui ne l’ont jamais, invisibilisé·es par une société capitaliste qui éreinte et divise. Il apporte de la nuance à un monde de plus en plus polarisé. Il fédère autour des différences, éveille à d’autres points de vue, émeut, transcende l’individuel pour faire appel au collectif. Il nous pousse constamment à la remise en question et à l’action.
C’est cette vision-là du cinéma documentaire que nous défendons à Comptoir du Doc. Nous essayons de créer un espace de créativité et de diversité artistique, tourné vers la découverte de l’autre et de soi. Par l’horizontalité de nos pratiques, par notre programmation, par l’éducation populaire, nous voulons défendre une société égalitaire, antifasciste et écologiste, qui lutte contre toute forme de discrimination et travaille à protéger les plus vulnérables.
Face à la menace d’un gouvernement d’extrême-droite, le risque est grand de perdre ce que nous avons réussi à construire. Déjà mis en péril sous le gouvernement actuel, l’espace de liberté qu’est la culture est menacé, notamment par les pressions au régime de l’intermittence mais aussi par la baisse drastique de 200 millions d’euros du budget.
L’extrême-droite n’a à offrir au cinéma qu’un déclin certain, imposé par des baisses de subventions et un régime de la censure : comme le montre la complicité du RN envers les attaques contre l’audiovisuel public, les travailleur·ses précaires et la culture populaire, comme le montre son alliée italienne Giorgia Meloni, qui a retiré au cinéma 40% de son budget et l’a remplacé par un fond de soutien aux films mettant en avant “l’identité nationale”.
Il y a urgence à réagir, à s’unir et à s’interroger sur l’échec que la situation actuelle signifie pour tout le milieu associatif et culturel. Nous portons des valeurs antagonistes au discours de l’extrême-droite mais nous ne parvenons plus à toucher le plus grand nombre, à lutter contre le repli sur soi, la peur de l’autre et l’angoisse des lendemains. La montée sans précédent des idéaux réactionnaires doit provoquer un sursaut de résistance car ils sont une menace pour l’ensemble des travailleur·ses, des femmes, des personnes LBGT+, des personnes racisé·es et des plus précaires.
Continuons et renforçons ce que nous tentons de créer depuis des années en tant qu’association culturelle : réinventons des manières de faire ensemble, repensons le collectif, pour ne laisser personne en arrière, pour porter haut des propositions artistiques variées !
