Éditorial : Images de Justice prend 20 ans ! Et en redemande. . .

Il y a 20 ans, Ariel Nathan et Comptoir du Doc faisaient naître Images de Justice. Depuis, le festival met en avant des propositions cinématographiques exigeantes autour d’une matière unique, la Justice, déclinée en autant de rencontres avec des auteurs et leurs visions, et autant de rendez-vous avec des spécialistes du droit et leurs expertises. Ariel Nathan n’est plus là, mais Images de Justice est toujours aussi nécessaire.

Car la Justice a encore besoin d’être traduite, transmise, non comme une force obscure, lourde, contraignante, mais comme une alliée, une arme pour réfléchir le monde et savoir le transformer. Cette double mission que s’est fixé le festival il y a 20 ans résiste donc au temps: nourrir les sens et questionner, militer en s’appuyant avant tout sur l’émotion suscitée par les images du cinéma, pour rendre ainsi plus accessibles les questions thématiques de justice. Alors, à l’opposé du reportage et de l’intérêt des médias pour l’immédiat et le sensationnel, le festival propose une écriture cinématographique singulière, indispensable pour découvrir et réfléchir collectivement la notion de justice.

20 ans, ça se prépare comme une fête ! Pour cet anniversaire, nous multiplions les cadeaux avec pas moins de 30 films à revoir ou à découvrir,soumis à 4 jurys, « tribunaux » culturels qui éliront chacun le meilleur des documentaires de la compétition. Au classique jury professionnel, qui remettra le prix Images de Justice, s’ajoutera le jury des étudiants en droit et en cinéma, qui décernera le prix ESRA au meilleur film de la compétition. Un jury de détenus du Centre pénitentiaire des hommes de Rennes-Vezin remettra le prix SPIP 35.

Les 11 films en compétition ont pour point commun de questionner les frontières : ligne de démarcation qui définit le résistant ou le terroriste en Palestine et en Israël ; murs qui fabriquent les migrants et les enferment ; limites qui accompagnent ou contraignent les « addicts » ; barrières qui éloignent des adolescents de leurs parents, qui séparent des «criminels» de la société ; éducateurs entre deux qui supportent et encaissent, ou s’égarent… Une sélection de 12 courts métrages viendra compléter la programmation, parmi lesquels les spectateurs désigneront le prix du Public. L’un des votants gagnera par tirage au sort un an d’abonnement à la plateforme Tënk.

Parce que réfléchir c’est aussi échanger, le festival organise des débats après les projections, ainsi que quatre tables rondes ayant pour thèmes: la migration en Europe avec la Ligue des Droits de l’Homme ; la surveillance
policière avec La Quadrature du Net ; la consommation de drogues à l’épreuve de la prise en charge institutionnelle avec Aides et la SEA 35. Une rencontre avec Guy Casadamont et son Épopée Nozière ouvrira une journée réser- vée à la question carcérale, avec une invitation spéciale faite aux éditions du commun, et à leurs auteurs qui surveillent pour nous ce huis clos.

Si 20 ans c’est une fête, alors il y aura aussi trois expositions et leurs vernissages, des DJs, et une clôture burlesque, inédite en Bretagne : la Conférence Berryer, joute oratoire déjantée, exceptionnellement proposée à Rennes, par les 12 secrétaires de la Conférence du Barreau de Paris.

Images de Justice est aussi sur Tënk du vendredi 5 mai au samedi 1er juillet, pour une programmation «Filmer l’interdit». Cette Escale proposée par tous les programmateurs de Comptoir du Doc s’invite aussi pour la soirée d’ouverture du festival, au Cinéma Arvor, avec cette question: Comment rendre compte par l’image de quelque chose qu’on n’a, justement, pas le droit de filmer ?

Images de Justice forever, et pour ses 20 prochaines années, vous attend pour fêter joyeusement son anniversaire, du 8 au 14 mai, au Parlement de Bretagne, au Théâtre de la Parcheminerie, QG du festival, au 4 bis et au Cinéma Arvor.

Marianne Bressy
Directrice artistique du festival

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