La langue de Zahra

« Les Kabyles existent d’abord par la parole. Chaque geste, chaque instant de leur quotidien peut donner lieu à une langue de vers, de métaphores, de proverbes…. Une réalité qu’on se représente mal lorsque l’on plonge dans la société de l’immigration où ces hommes et ces femmes, souvent analphabétes, sont relégués exclusivement au rang d’ouvriers et de femmes au foyer….On imagine mal alors les orateurs qu’ils deviennent lorsqu’ils retournent dans leur langue. Cette réalité, je la pressentais. J’en ai réalisé toute l’acuité, mesuré la dimension en filmant ma mère, une femme arrimée à sa langue de façon indéfectible. Une langue pour se construire un ailleurs qui ne soit pas que l’exil….